La résistance à l’insuline est un trouble du métabolisme du sucre méconnu avec pourtant de graves conséquences sur notre santé sur le long terme en l’absence de prise en charge. Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la résistance à l’insuline, les symptômes, les facteurs de risque, le diagnostic et les solutions naturelles.
QU’EST-CE QUE LA RÉSISTANCE A L’INSULINE ?
L’insuline est une hormone produite par le pancréas qui permet de réguler le taux de sucre dans le sang (la glycémie). Après un repas, la glycémie augmente et stimule la sécrétion d’insuline. L’insuline facilite alors l’entrée du glucose dans les cellules pour qu’il soit utilisé comme source d’énergie ou stocké sous forme de glycogène dans le tissu adipeux (graisse).
Il arrive parfois que les cellules répondent moins bien à l’insuline et ne laissent plus entrer le glucose. Par conséquent, le pancréas va augmenter sa production d’insuline pour compenser cette inefficacité, entraînant une hyperinsulinémie. C’est le début de l’insulinorésistance.
En l’absence de prise en charge, les conséquences pour la santé sont désastreuses. Elle augmente le risque de souffrir d’obésité, de diabète de type 2, de troubles cardiovasculaires, de maladies du foie, de maladie d’Alzheimer, du Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et même d’infertilité !
QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE LA RÉSISTANCE À L’INSULINE ?
Les symptômes de la résistance à l’insuline ne sont pas spécifiques et passent donc souvent inaperçus pendant des années. Alors voici les signes qui doivent vous alerter :
- Prise de poids inexpliquée, en particulier au niveau du ventre
- Difficulté à perdre du poids malgré une bonne alimentation et une activité physique régulière
- Fatigue persistante malgré un sommeil suffisant
- Des envies irrésistibles de sucre
- Un manque de motivation
- Des troubles de la concentration (« brouillard mental »)
- Apparition de taches foncées sur la peau, appelées Acanthosis nigricans, principalement au niveau du cou, des aisselles ou des plis cutanés
COMMENT SAVOIR SI ON A UNE RÉSISTANCE À L’INSULINE ?
Seule une prise de sang permet de diagnostiquer l’insulinorésistance. Si les symptômes précédemment cités vous parlent et que vous soupçonnez une résistance à l’insuline, je vous invite à consulter votre médecin pour qu’il vous prescrive les analyses nécessaires.
Le test de référence est l’indice HOMA-IR. Il s’agit du résultat d’un calcul effectué par le laboratoire d’analyses à partir de deux marqueurs de la prise de sang : la glycémie et l’insulinémie. Cette prise de sang doit être réalisée à jeun (depuis 12h).
L’indice HOMA est considéré comme trop élevé quand il est supérieur à 2, ce qui est synonyme d’insulinorésistance. Ainsi, plus l’indice est élevé, plus a résistance à l’insuline est importante.
QUELS SONT LES CAUSES ET FACTEURS DE RISQUE ?
La résistance à l’insuline est le résultat d’une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques.
Voici les facteurs qui peuvent l’influencer :
- Âge
- Prédispositions génétiques et antécédents familiaux
- Tabac et alcool
- Alimentation industrialisée trop riche en sucres et graisses saturées
- Sédentarité
- Surpoids et obésité
- Stress chronique
- Mauvais sommeil
- Déficits en vitamines et minéraux (vitamine D, magnésium, zinc)
- Perturbateurs endocriniens
- SOPK
COMMENT S’EN DÉBARRASSER ?
Bonne nouvelle : la résistance à l’insuline est réversible ! Des changements simples mais constants dans votre mode de vie peuvent faire toute la différence. Cela passe par l’alimentation, l’activité physique et une meilleure gestion du stress et du sommeil. Voici les pistes prioritaires à explorer :
Régime à suivre en cas de résistance à l’insuline
Pour inverser la résistance à l’insuline, une alimentation équilibrée est essentielle. Privilégiez les aliments à faible index glycémique comme les légumineuses, les graines oléagineuses et les céréales complètes qui permettent de stabiliser la glycémie. Intégrez des sources de fibres et de bons gras à chaque repas pour ralentir l’absorption des glucides et améliorer votre sensibilité à l’insuline.
Le régime méditerranéen ou crétois est le champion en la matière. Il est riche en fruits et légumes de saison, céréales complètes, légumes secs, poissons gras, huile d’olive et fruits secs. Et il limite la viande rouge, les produits laitiers de vache et les aliments ultra-transformés.
Les aliments à limiter en cas de résistance à l’insuline sont les mêmes qu’en cas de SOPK, je vous invite à lire notre article sur le sujet pour les découvrir.
Enfin, n’hésitez pas à consulter un nutritionniste pour personnaliser votre alimentation en fonction de vos besoins.
Les compléments alimentaires pour la résistance à l’insuline
Certains compléments alimentaires peuvent vous aider à optimiser la gestion du glucose et à améliorer votre sensibilité à l’insuline, en complément d’un mode de vie sain. Voici quelques actifs clés :
- Magnésium, > 250 mg/j sous forme de bisglycinate, citrate ou malate pendant 3 mois
- Zinc, 5 à 15 mg/j sous forme de bisglycinate pendant 3 mois
- Vitamine D3, dose à déterminer avec son pro de santé pour avoir un taux sanguin > 30 ng/mL
- Resvératrol, entre 300 mg et 500 mg/j sous forme de trans-resvératrol pendant 3 mois
- Berbérine, entre 300 et 399 mg/j pendant 3 mois
- Cannelle (Cinnamomum zeylanicum), entre 1 à 5 g/j de poudre ou équivalent en extrait
- Probiotiques et prébiotiques, association de différents Lactobacilles (acidophilus, casei, gasseri, reuteri, rhamnosus, sporogenes) et Bifidobactéries (breve, longum, bifidum)

Mon multivitamines à la vitamine D3, au magnésium et au zinc
Article rédigé par Lise, Docteur en Pharmacie diplômée en Nutrition et Micronutrition.
Références
E. Lebovitz, « Insulin resistance: definition and consequences », Exp. Clin. Endocrinol. Diabetes, vol. 109, no Suppl 2, p. S135‑S148, 2001, doi: 10.1055/s-2001-18576.
Wilcox, « Insulin and Insulin Resistance », Clin. Biochem. Rev., vol. 26, no 2, p. 19‑39, mai 2005.
Iglesies-Grau et al., « Early insulin resistance in normoglycemic low-risk individuals is associated with subclinical atherosclerosis », Cardiovasc. Diabetol., vol. 22, p. 350, déc. 2023, doi: 10.1186/s12933-023-02090-1.
B. S. Morais et al., « Effect of magnesium supplementation on insulin resistance in humans: A systematic review », Nutr. Burbank Los Angel. Cty. Calif, vol. 38, p. 54‑60, juin 2017, doi: 10.1016/j.nut.2017.01.009.
Wang et al., « Zinc supplementation improves glycemic control for diabetes prevention and management: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials », Am. J. Clin. Nutr., vol. 110, no 1, p. 76‑90, juill. 2019, doi: 10.1093/ajcn/nqz041.
Lei, Q. Zhou, Y. Wang, S. Fu, Z. Li, et Q. Chen, « Serum and supplemental vitamin D levels and insulin resistance in T2DM populations: a meta-analysis and systematic review », Sci. Rep., vol. 13, no 1, p. 12343, juill. 2023, doi: 10.1038/s41598-023-39469-9.
Zhang, Q. He, Y. Liu, Z. Chen, et H. Hu, « Efficacy and Safety of Resveratrol Supplements on Blood Lipid and Blood Glucose Control in Patients with Type 2 Diabetes: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials », Evid. Based Complement. Alternat. Med., vol. 2021, no 1, p. 5644171, 2021, doi: 10.1155/2021/5644171.
Guo et al., « The Effect of Berberine on Metabolic Profiles in Type 2 Diabetic Patients: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials », Oxid. Med. Cell. Longev., vol. 2021, p. 2074610, déc. 2021, doi: 10.1155/2021/2074610.
Deyno et al., « Efficacy and safety of cinnamon in type 2 diabetes mellitus and pre-diabetes patients: A meta-analysis and meta-regression », Diabetes Res. Clin. Pract., vol. 156, p. 107815, oct. 2019, doi: 10.1016/j.diabres.2019.107815.
Y.-W. Tao, Y.-L. Gu, X.-Q. Mao, L. Zhang, et Y.-F. Pei, « Effects of probiotics on type II diabetes mellitus: a meta-analysis », J. Transl. Med., vol. 18, no 1, p. 30, janv. 2020, doi: 10.1186/s12967-020-02213-2.