Chute de cheveux post partum, comment l’éviter ?

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Chute de cheveux post partum, comment l’éviter ?

Pendant la grossesse vous aviez certainement une crinière de rêve grâce aux hormones. Malheureusement après l’accouchement c’est la panique, vous commencez à perdre vos cheveux par poignées et vous ne savez pas comment l’arrêter. Environ 90% des femmes vont connaître cette chute de cheveux post partum. Dans cet article, je vous explique les causes de cette perte de cheveux ainsi que les solutions à mettre en place pour la minimiser.

LE CYCLE DE VIE DU CHEVEU :

Pour mieux comprendre les causes de la chute de cheveux post partum, voici un rappel du cycle de vie du cheveu. Les cheveux passent par trois phases différentes pendant leur cycle de vie et ne se retrouvent pas tous au même stade au même moment.

La première phase s’appelle la phase anagène. C’est la phase de croissance pendant laquelle le cheveu pousse d’environ 2 millimètres par semaine. Elle dure entre 2 à 7 ans. En temps normal, environ 85% de vos cheveux se trouvent dans cette phase de croissance.

La deuxième phase s’appelle la phase catagène. C’est une phase de transition où le cheveu arrête de pousser et le follicule pileux se rétracte. Elle ne dure que 3 semaines en moyenne et concerne seulement 1% de la chevelure.

La dernière phase est la phase télogène. Le cheveu est au repos et reste accroché pendant 2 à 4 mois avant de tomber. 50 à 100 cheveux tombent naturellement par jour. Au-delà de 100 cheveux par jour cela devient une perte de cheveux anormale appelée alopécie.  

QUELLES SONT LES CAUSES DE LA CHUTE DE CHEVEUX POST PARTUM ?

La perte de cheveux post-partum est une alopécie diffuse qui commence environ 2 à 4 mois après l’accouchement et peut durer plusieurs mois.

Le déséquilibre hormonal, la principale cause de chute de cheveux post partum

La cause première de chute de cheveux post partum est hormonale. Plus précisément, les niveaux d’hormones, notamment les œstrogènes, sont très élevés pendant la grossesse et ralentissent la chute du cheveu en le bloquant dans sa phase de croissance. Ce phénomène peut donner l’impression que les cheveux sont plus épais et en meilleure santé. Cependant, après l’accouchement, les niveaux d’œstrogènes chutent brusquement, entraînant ainsi une transition rapide des cheveux en phase de croissance vers la phase de repos (télogène), suivie de la chute. Plusieurs centaines de cheveux vont alors tomber c’est la raison pour laquelle cette chute paraît impressionnante. Comme indiqué précédemment la phase télogène dure entre 2 et 4 mois c’est pourquoi cette perte de cheveux intervient dans les 2 à 4 mois qui suivent la naissance.

Le stress

La grossesse, l’accouchement et les premiers mois de maternité sont des événements physiquement exigeants pour le corps d’une femme. Ces moments peuvent s’avérer stressants et par conséquent aggraver la chute de cheveux. En effet, l’excès de cortisol (l’hormone du stress) perturbe le cycle de croissance du cheveu en raccourcissant sa phase de croissance.

Les déficiences en vitamines et minéraux

La grossesse et l’allaitement sont deux périodes où les besoins en nutriments sont fortement augmentés. Si ces besoins ne sont pas correctement couverts alors le corps n’aura pas suffisamment de vitamines et minéraux pour se rétablir de manière optimale. Les conséquences sont, entre autres, une fatigue importante, une aggravation de la chute de cheveux post partum, une humeur dépressive et une récupération difficile après l’accouchement.

Le manque de protéines

Les protéines sont les éléments de base de la structure des cheveux. Un apport insuffisant en protéines va affaiblir les follicules pileux et ralentir la croissance des cheveux, pouvant mener à une chute de cheveux excessive. Le manque de protéines est d’ailleurs fréquent à la fin de la grossesse et pendant l’allaitement car les besoins en protéines augmentent fortement durant cette période. Ils sont de 1,5g par kg par jour chez la femme enceinte au 3ème trimestre et de 1,7-1,9g par kg par jour chez la femme allaitante. Veiller à bien couvrir vos besoins quotidiens en protéines est donc primordial pour limiter la chute de cheveux post partum.

ALIMENTATION ET PERTE DE CHEVEUX

Une bonne alimentation qui apporte tous les nutriments dont votre corps a besoin est essentielle pour limiter la chute de cheveux. Privilégiez les aliments qui sont à la fois riches en protéines et en bons gras mais aussi en vitamines et minéraux telles que les vitamines B et D, le zinc, le sélénium, le fer et l’iode.

Voici le top 6 des aliments bénéfiques contre la perte de cheveux :

Aliments contre la chute de cheveux post partum

Il n’est pas toujours aisé de consommer ces aliments au quotidien, en particulier pendant le post partum, c’est pourquoi les déficiences en vitamines et minéraux sont susceptibles d’apparaître rapidement. Dans cette situation le recours à certains compléments alimentaires peut s’avérer utile pour réduire la chute de cheveux.  

QUEL COMPLEMENT ALIMENTAIRE CONTRE LA CHUTE DE CHEVEUX POST PARTUM ?

En cas de perte de cheveux après l’accouchement, la micronutrition est un allié de choix pour limiter les dégâts. Il n’est pas possible d’éviter complétement la chute de cheveux post partum en revanche il est possible de la limiter et de favoriser la repousse des nouveaux cheveux grâce à un apport suffisant en vitamines et minéraux suivants :

La biotine

La fameuse biotine ou vitamine B8 intervient dans la production de kératine, la protéine qui constitue 95% du cheveu. Du reste, le principal signe d’une carence en vitamine B8 est l’alopécie. C’est la raison qui explique l’invasion de compléments alimentaires surdosés en biotine sur le marché ces dernières années. Malheureusement ces mégas doses de vitamine B8 n’auront aucun intérêt en l’absence d’une carence avérée. Ces dosages élevés en biotine ne représentent pas de risque pour la santé en revanche ils restent dangereux dans le sens où ils perturbent les prises de sang et peuvent masquer une carence dans d’autres nutriments ainsi qu’un éventuel trouble hormonal responsables de chute de cheveux importante.

Les besoins quotidiens en vitamine B8 sont de 40 µg chez l’adulte et de 45 µg pendant l’allaitement. Les meilleures sources alimentaires de biotine pour couvrir ces besoins sont les abats, la levure, l’œuf, les flocons d’avoine, le germe de blé, les champignons et certains fromages. Sélectionner un complexe multivitamines qui apporte 50µg de vitamine B8 est suffisant pour s’assurer de la bonne couverture de ces besoins.

La flore du côlon est capable de synthétiser de la biotine mais les quantités exactes ne sont pas connues.   

La vitamine D

La vitamine D, à la fois vitamine et hormone, joue un rôle essentiel dans le cycle du cheveu. Précisément, le récepteur de la vitamine D (VDR) est présent au niveau du follicule pileux, ainsi la production de nouveaux cheveux s’arrête en l’absence de vitamine D. Maintenir un taux sanguin de vitamine D supérieur à 30 ng/ml (75 nmol/l) est donc primordial pour aider vos cheveux à repousser rapidement.

Où trouver de la vitamine D ? Elle est produite par notre peau sous l’effet des rayons UV du soleil. Une exposition quotidienne, bras nus, de 15 minutes par jour d’avril à septembre est indispensable pour synthétiser suffisamment de vitamine D sinon c’est la carence assurée. En effet, l’alimentation ne couvre que 10% de nos besoins en vitamine D via les poissons gras majoritairement. Il n’est donc pas étonnant que les études épidémiologiques montrent que 80% de la population française présente un déficit en vitamine D !

Choisissez la meilleure forme de vitamine D, la vitamine D3 aussi appelée cholécalciférol, à hauteur de 15µg à 50µg par jour (=600 UI à 2000 UI) selon les besoins.

Le zinc

Une alopécie peut survenir en cas d’apport insuffisant en zinc. Précisément, il intervient dans la synthèse des protéines de la fibre capillaire, il est donc essentiel pour la croissance, la fortification et la brillance des cheveux.
Le zinc joue également un rôle dans la régulation des hormones, il aide notamment à maintenir un taux normal de testostérone, essentiel pour prévenir l’alopécie.

Le zinc est présent majoritairement dans les aliments d’origine animale comme l’huître, le crabe, le veau, le bœuf, le canard, les abats et dans certains fromages (gruyère, beaufort, emmental, parmesan). Ainsi que dans le germe de blé, le champignon shiitaké et les oléagineux comme la noix de cajou et la graine de tournesol.

Côté compléments alimentaires, privilégiez les meilleures formes de zinc comme le bisglycinate, le citrate ou le gluconate à raison de 10 mg par jour. Retrouvez plus d’infos sur le bisglycinate de zinc et tous ses bienfaits dans notre article dédié.

Le sélénium

Le sélénium contribue au maintien d’une chevelure normale. Il est, de plus, impliqué dans l’équilibre de la fonction thyroïdienne et dans la protection de l’ADN, des protéines et des lipides des dommages oxydatifs.

Les meilleures sources alimentaires de sélénium sont les poissons, en particulier le thon, le foie de morue, la noix du Brésil, le jaune d’œuf et les fruits de mer.

Concernant les compléments alimentaires, faites attention à la dose employée car l’excès de sélénium entraîne également une alopécie. Les doses de 27,5 à 50 µg par jour sont suffisantes en supplémentation. Privilégiez les meilleures formes comme la levure au sélénium et la sélénométhionine.

 
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Le fer

Le fer est crucial pour la circulation sanguine et l’oxygénation des follicules pileux. L’un des signes cliniques de la carence en fer est d’ailleurs une perte de cheveux excessive. Une étude a effectivement montré que des niveaux de ferritine inférieurs à 40 ng/mL sont associés à une chute de cheveux plus importante.

Il est fréquent de manquer de fer après l’accouchement à cause des pertes de sang importantes, de plus les besoins en fer augmentent pendant l’allaitement (16 mg par jour).

Où trouver le fer dans l’alimentation ? Le fer d’origine animale est mieux absorbé que le fer d’origine végétal, il est présent en quantité importante dans le boudin noir, les abats, les fruits de mer comme les moules et les huîtres, le poulpe, le calamar et les anchois.

Attention avant de prendre des compléments alimentaires au fer, l’excès de fer est tout aussi délétère que la carence, c’est la raison pour laquelle il est indispensable de faire une prise de sang avant de se supplémenter.
Choisissez la meilleure forme : le bisglycinate de fer, ce qui vous évitera d’avoir des effets indésirables comme des maux de ventre, des nausées, de la diarrhée ou de la constipation.

QUELQUES CONSEILS CONTRE LA CHUTE DE CHEVEUX POST PARTUM :

Limitez les facteurs qui aggravent l’alopécie :

  • Évitez la chaleur. L’utilisation fréquente des appareils chauffants comme les sèche-cheveux, les fers plats ou les fers à friser, risque d’affaiblir vos cheveux alors laissez sécher vos cheveux naturellement quand vous le pouvez ou sélectionner le mode air froid.
  • Préférez les produits cosmétiques doux. Évitez les soins capillaires qui contiennent des ingrédients irritants et des perturbateurs endocriniens comme les silicones, les sulfates, les parabens, les alkylphenols et les phtalates.
  • Stimulez la microcirculation de votre cuir chevelu. Se masser le crâne avec des mouvements circulaires doux améliore la circulation sanguine et aide à revitaliser le follicule pileux.
  • Évitez les coiffures trop serrées comme les tresses, les queues de cheval ou les chignons qui exercent une pression excessive sur les cheveux et les follicules.

 

Article rédigé par Lise, Docteur en Pharmacie diplômée en Nutrition et Micronutrition.

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